Adapté du livre de Ted Hughes(1968),"The Iron Man",
qui avait inventé ce réçit pour consoler ses deux jeunes enfants
de la disparition précoce de leur mère, la poètesse américaine Sylvia Plath.
The Iron Giant dénonce habilement la médiocrité de l’espèce humaine,
notamment son penchant pour la paranoïa et
la destruction comme solution à la peur.
Pour comprendre les messages véhiculés par le conte,
il faut évidement remettre l’histoire dans son contexte,
à savoir l’Amérique des années cinquante:
la guerre froide et la guerre de Corée sont à leur apogée,
les américains fantasment sur les inventions nucléaires
et apocalyptiques de l’ennemi, et, en parallèle,
les recherches pour explorer l’espace sont en plein essor.
Le dessin animé respecte le livre original dans ses grandes lignes,
tout en effaçant certains arrière-plans
(comme le manque de père que ressentent Hogarth et Annie – seulement suggéré)
et en incluant quelques touches supplémentaires dont le but
est de pimenter la trame. Là où le film fait fort,
c’est qu’il parvient à s’adresser aux enfants aussi bien qu’aux plus grands,
sans s’enliser dans la fadeur récurrente des sauces Disney
et sans politically correct surplombant le tout.
Ici, les dénonciations sont faites sans détour,
les humains possèdent tous leurs vices ou leurs défauts,
y compris le jeune Hogarth qui aime divaguer dans les comics et films d’horreur.
L’armée en prend aussi pour son grade, avec un appétit
pour l’emploi de la force qui prédomine sans équivoque la pensée et le langage.
Dans sa réalisation, The Iron Giant rivalise à coup sûr
avec les chefs d’œuvre de l’animation japonaise grâce à des graphismes
de grande qualité condensant 2D et 3D d’une manière presque invisible.
Les véhicules et le Géant sont conçus en images de synthèse, tandis que les décors et personnages sont dessinés avec ce souci méticuleux du détail
installant bien le tout dans l’atmosphère unique des années cinquante.
Le choix de donner vie au Géant en images de synthèse
est on ne peut plus justifié puisque son rendu tridimensionnel
lui donne une crédibilité de mouvement parfaite.
Plus de vignettes : http://tholmes.free.fr/geant.htm